Les faiblesses de ce monde m'ont été révélées à l'âge de six ans, les recevant en pleine figure, comme un boomerang qui revient direct dans le cœur d'une petite fille innocente, au point de le transformer.
J'étais alors très bonne éléve et je comptais, je lisais et j'écrivais couramment pour ressembler à ma maîtresse. J'aimais aussi aller à l'école parce que j'appréciais la vie de notre classe et d'être au milieu des autres enfants.
C'était le jour de la remise des prix. Nous étions à attendre leur distribution, réunis autour d'une table. Il s'y trouvaient plein de livres écrits pour les enfants. Ils n'étaient pas pèle mèle comme je l'aurais aimé, non bien sûr, ils étaient mis en piles.
Trop bien rangés pour moi qui aimais déjà à l'époque voir que les choses soient bousculées parce qu'elles avaient tout simplement été passionnantes au point de faire oublier l'ordre. J'en connais qui parleraient de fouillis, de bazar, de foutoir, mais cela ne comprennent rien au "désordre ordonné".
Les livres attendaient donc d'être distribués aux élèves impatients. Moi je ne l'étais pas. Je me souviens surtout d'avoir regardé les autres s'approcher de cette table lorsque la maîtresse nous a dit : "vous pouvez y aller, vous pouvez choisir un livre chacun, mais ne les déchirez pas".
Ce que je ne savais pas c'est qu'au milieu de ces livres bien rangés, il y en avait un tout seul qui attira très vite l'attention de plusieurs enfants.
C'est alors que la maîtresse a dû intervenir pour les calmer car ils voulaient ce livre bien sûr. Elle l'a pris et a dit : Non les enfants, ce livre unique est pour celle d'entre vous qui est la première de la classe. Tous les visages se sont tournés vers moi, mais je ne les voyais déjà plus. Je regardais cette maîtresse que j'adorais et qui avait prononcé des mots qui, au lieu de me rendre fière, m’humiliaient plus que tout. Je venais de découvrir ce qu'était la "différence". J'étais donc différente des autres parce que j'étais une très bonne élève et cela me blessa. Elle m'a tendu le livre que j'ai été obligée de prendre, en murmurant un "merci" mal à l'aise. Et puis j'ai lu le titre : "Zami et Mouli les petites autruches". Plus que tout à ce moment-là, j'espérais entendre rapidement la sonnerie annoncer la fin de classe. Pour pouvoir fuir mes petits camarades envieux, mais aussi pour pouvoir vite rentrer chez moi et malgré tout dévorer ce trésor qui m'avait été réservé.
Ce livre reste pour moi le souvenir de ma première confrontation à l'injustice. Mais surtout il est à mes yeux la mémoire de tous ceux qui n'ont jamais eu la chance d'être parmis les premiers de leur classe, continuant à découvrir au fil de mes années dans le premier degré qu'un bon classement à l'école offrait des privilèges qui me paraissaient illégitimes. Commençait alors à naître ma vocation pour un métier qui viendrait en aide aux laissés pour compte.
39 19, le numéro d'écoute anonyme
où l'on peut parler de la violence que l'on subit.
Triptique réalisé pendant presque un an, dans le cadre d'un atelier
"Eveil artisitique", réunissant une quinzaine de personnes âgées
hébergées dans l'établissement où je travaille.
Le thème du pommier a été choisi car c'est un arbre très présent en Basse Normandie.
La construction du tableau composé de trois parties a été pensée par le groupe,
même si c'est moi qui aie eu l'idée du triptique et de l'arbre coupé en deux.
Des détails se sont ajoutés au fil de sa réalisation, en fonction des idées qui naissaient dans les esprits. Les matériaux qui ont servi à la création ne viennent que de la récupération.
Ce qui est important c'est que chaque personne se sente valorisée à travers ses actions de création. Le développement de l'imaginaire collectif, l'entraide et le plaisir de créer ensemble étant privilégiés.
La création n'est heureusement
pas réservée qu'aux bien-portants.
Elle permets aux personnes
en souffrance physique et/ou psychique
de projeter leur façon de percevoir les choses,
de se réaliser et donc de s'évader.
Et voilà le résultat, le triptique accroché au mur !
L'amour est pour moi le partage de moments magiques inépuisables. C'est l'envie d'être heureuse avec l'autre, sans ambiguïté, sans tromperie. Je dois certainement être une perle rare ! |
"L'inconstance perd tout, en ne laissant mûrir aucune semence."
Henri-Frédéric Amiel (1821/1881) Ecrivain et philosophe suisse romand,
célèbre pour son gigantesque journal intime.
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SMS souvenir d'un jour d'anniversaire du temps où tu disais m'aimer :
"Pas de téléphone ce matin mon coeur je pense que tu dors
Alors ce petit message pour fêter nos deux ans d'amour.
Et te dire que je t'aime plus fort qu'au premier jour."
Quel bel anniversaire je m'apprêtais à fêter encore cette année !
Il est un homme qui ne sait pas sur quel pied danser.
| Ma Bohême. Je m'en allais, Les poings dans mes poches crevées; Mon paletot aussi devenait idéal: J'allais sous le ciel, Muse! Et j'étais ton féal; Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées! Mon unique culotte avait un large trou. − Petit-Poucet rêveur, J'égrenais dans ma course des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. − Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou ! Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre Où je sentais des gouttes de rosée à mon front, Comme un vin de vigueur; Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, Je tirais les élastiques de mes souliers blessés, Un pied près de mon coeur!
Arhur Rimbaud (1870) |
Moi aussi j'ai rêvé...
Et comme avant je me retrouve esseulée, ne sachant plus à qui me fier.